Je me prénomme STEVEN, du moins c’est un pseudonyme. Presque
tous mes amis m’appellent ainsi, j’ai
entendu ce nom pour la première fois un soir en suivant un programme de la
chaine de télévision américaine MTV, ‘’ PARENTAL CONTROL’’. C’était aussi la première
fois que je voyais une version gay de cette émission, le mec qui était l’objet
du control parental, Steven, était tellement mignon, tendre et doux et l’ouverture d’esprit dont ses parents faisaient
montre était si étonnante et captivante que j’ai décidé sur un coup de tête de
me faire appeler ainsi. Mes amis n’ont émis aucune objection à cela…
N’GORAN
DANIEL, c’est mon nom à l’état civil, je suis plutôt pas mal comme mec : 183cm,
75kgs, de teint noir ; certains n’aiment
pas le reconnaitre mais moi si, je suis légèrement efféminé.
Aujourd’hui,
j’ai 19 ans et un jour et encore sous la couette parce que n’ayant pas la force
de me lever. Vous vous demandez surement si cela est dû au fait que la veille j’ai
fait le ‘’show’’ avec mes potes.
Vous
avez vu juste.
Je
reviens de ma fête d’anniversaire, du moins si l’on peut appeler cela ainsi, la
plus horrible soirée de toute mon existence…mais comme après toutes épreuves,
je pense en être sorti grandi mentalement et psychologiquement.
Malgré
la honte et l’angoisse qui m’animent à l’instant, j’ai décidé quand même de vous la raconter tout en espérant qu’aucun
d’entre vous ne se retrouve dans une telle situation et ne se moquera de moi…
Voilà !
Il y a environ une semaine de cela je recevais un appel…
-
Allo !
-
Oui !
-
Steven ?
-
Elle-même,
hé pardon ! Lui-même.
-
Ah !
Ah ! Ah ! Ok moi, c’est Marvin.
-
Marvin ?!
-
Oui
Marvin et nous ne nous connaissons pas, du moins pas encore.
J’ai pensé automatiquement à l’un de mes
nombreux correspondants avec qui je papote souvent sur Facebook et MSN mais que je n’ai jamais
rencontré.
-
C’est
Romaric qui m’a remis ton numéro de téléphone, tu sais ! L’ami que nous
avons en commun. Coco, il faudrait absolument que je te rencontre aujourd’hui
c’est urgent, Continua-t-il.
-
Me
voir?! Une urgence ?!
-
Oui
oui.
-
Ok
et où veux-tu que la rencontre ait lieu ?
-
Moi
je vis à Aboboté. Et toi ?
-
Yopougon
quartier Maroc.
-
Disons
16h Hassan 220 logements. C’est bon ?
-
J’y
serai.
Bien
sûr que juste après qu’il ait raccroché j’ai appelé ROMARIC afin de lui
soutirer quelques informations. Bien qu’il ait confirmé son lien d’amitié avec
MARVIN il n’avait néanmoins aucune idée de ce dont il voulait me parler.
….
Il
est 16h28min à ma montre, je suis au lieu du rendez-vous, j’ai commandé un Coca. Il est en retard, quel est ce mec qui veut me
rencontrer urgemment et qui me fait attendre ainsi ? Me demandais-je. Mon
téléphone sonne. C’est le même numéro que celui de ce matin, c’est surement lui,
je décroche…
-
Hééé
coco pardon, c’est vrai que je suis en retard mais je suis déjà arrivé. Tu es
ou ?
-
Bah
assis à l’intérieur.
-
Ok
tu me verras entrer.
Presqu’automatiquement
je jette un regard à l’entrée. Je vis
arriver avec une démarche gracieuse mais contenue un mec grand je dirai 1m85 pour
75kgs, de teint claire avec des traits très fins, il avait mis un ‘’
faux-vieux’’ jeans, une chemise à
manches courtes et de couleur noire un peu serrée, ses chaussures étaient
assortis à la chemise. Il avait encore le téléphone à l’oreille, je me suis
levé en lui faisant un signe de la main gauche.
-
Hééé
coco, les embouteillages ooh…fait-il.
-
Je
pensais que cette excuse était usitée…
-
Pardon ooh pardon.
-
Ok, alors! C’est quoi l’urgence ?
-
J’ai
appris que tu fêteras ton anniversaire le samedi. C’est vrai ?
-
Humm
Abidjan ! Qui te l’a dit ? Je n’y ai même pas encore pensé
-
Mon
cher ! Laisse affaire. Je suis de retour à Abidjan depuis peu, je reviens
d’Accra ou j’exerce dans une maison de pâtisserie de luxe. Il fallait
absolument que je fête mes 21 ans ici, les gens sont tros coincés là-bas
(rires). Lorsque j’ai appris que nous étions nés le même jour j’ai voulu te rencontrer pour qu’ensemble, nous fassions une fête
commune. Ne t’inquiète j’ai déjà pensé à tout,
le thème, le lieu, le décor de la salle, les cartes d’invitation… Attend,
j’ai même fais un devis, je te le montre…
Je
le regardai avec étonnement, il sortit avec empressement une feuille de papier
de la poche droite de son jeans qu’il déplia avec soin. Effectivement, il avait
pensé à tout. Tout y était mentionné dans les moindres détails.
-
Comme
je disais tantôt, je n’y ai même pas encore pensé en plus j’avais prévu le
fêter modestement comme j’en ai l’habitude.
Disais-je.
-
Chérie !
Laisse affaire de modestement là ! Être sous les feux des projecteurs n’a
jamais fait de mal… En plus, il se raconte que malgré ton si jeune âge tu aimes
te la jouer un peu vieux jeu. Dis-toi simplement que c’est ton heure de gloire
qui a sonné. Voilà !
-
Oui
mais…
-
Si c’est
affaire de l’argent qui t’inquiète là
saches que tu n’as aucune raison de l’être,
la marraine s’occupe de tout, du moins presque. Tu n’as qu’à faire ce
que tu peux et le reste j’en fais une affaire personnelle, tu n’auras à t’occuper
de rien, j’ai une équipe d’amis qui a en charge l’organisation…
Pendant
qu’il parlait encore et encore, j’étais plongé dans mes pensées. Donc c’était
cela l’urgence ? Dois-je m’y embarquer ? Bof ! De toutes les façons je n’avais
rien à y perdre. Avec un grand sourire je fis…
-
Bon !
Je me lance. Je m’occupe de la location de la salle et aussi de la décoration.
-
Cool ! Rassures toi coco! Tout Abidjan en
parlera ! s’exclama-t-il avec émotion.
Toute
la matinée du samedi, jour de la fête, je recevais des coups de fil à n’en
point finir, des invités qui voulaient confirmer leur présence à 22h 30min
précise à L’ESPACE DIAM’S angré, lieu de la manifestation. Mais je n’avais pas
encore celle de LAMINE, mon amoureux. Ah oui ! , je ne vous ai pas encore
parlé de lui, âgé de 23 ans, LAMINE fait
des études de pharmacie, parallèlement à cela il fait partit des éléphants
basketteurs, je l’aime non pas seulement parce qu’il est mignon mais aussi parce
qu’il me respect énormément. L’idée de m’associer
à un inconnu pour célébrer mes « un an de plus » ne l’enchantait guère, il avait plutôt prévu
un tête-à-tête amoureux à la villa de
son père à l’ile Boulay.
Il
était 21h lorsque j’ai appelé MARVIN afin de le prévenir de mon arrivée à l’espace Diams, il me demanda plutôt de passer à son
domicile de sorte que nous y allons ensemble, le président du comité
d’organisation de la fête (que je ne connaissais pas) m’attendrait devant la
pharmacie d’Aboboté pour me conduire à lui.
Une heure plus tard, devant la pharmacie, grande fut ma surprise de voir
ROMARIC, il était tout en sueur, allant d’un sens à un autre, avec un faciès
triste. Je suis allé à sa rencontre …
-
Humm !
Donc c’est toi le PCO quoi ? Et pourtant tu me disais n’être informé de
rien, disais-je.
Il
essayait de sourire mais n’y arrivait pas…
-
Ahi !
Pourquoi tu es bizarre comme ça ! Continuais-je.
-
La
marraine nous a doublés, oh !
-
Quoi ?!
-
Elle
n’a honorée aucun de ses engagements, il était prévu que nous nous rencontrions
ce matin mais elle a fermé son téléphone.
-
Tu
plaisantes n’est-ce pas ?
-
Non
hein ! Actuellement là même c’est chaud. Je te fais le point, pas de
nourriture, aucune boisson, pas de sonorisation nous avons que les deux gâteaux confectionnés par Marvin
lui-même.
-
Incroyable !
Mais pourquoi m’avez-vous caché cela ?
-
Mon
cher ! Est-ce que moi-même je sais ? Je lui ai dit de t’informer mais
il ne voulait pas et pourtant il n’a même pas assez d’argent.
-
Où
est-il ? Demandais-je.
-
Héé
le comble, sa maman ne veut pas le laisser sortir ooh.
-
Mais
pourquoi ?
-
Elle
dit que…
ROMARIC
était en train de m’en donner les raisons quand MARVIN arriva, on avait
l’impression qu’il venait de courir le marathon de New York.
-
Coco
pardon, ne te fâches pas. C’est déjà gâté ! Essayons ensemble de trouver
une solution, les invités sont sur place…me supplia-t-il.
-
Ahi !
Anniversaire là, est-ce que c’est
forcé ? Il suffit simplement de
leurs présenter nos excuses. C’est tout !
-
Chérie !
Ce n’est pas aussi simple que cela, en fait ! J’ai invité le tout Abidjan et même certains
amis qui ont fait le déplacement depuis Accra.
-
Incroyable !
Que dois-je faire donc ?
-
Si
tu as trente mille francs là-bas là!,
faut donner on va acheter poissons frais
au marché, c’est moins cher ici à
Aboboté, quand on va aller à Angré, on va donner aux femmes qui vendent poissons
braisés là elles vont braiser ça pour nous! En plus, J’ai une tante qui vend attiéké, je vais en
prendre avec elle.
-
C’est
quelle affaire ça ? Disais-je stupéfait.
-
Pardon
faut donner.
Je remis
la somme d’argent indiquée à ROMARIC, qui me regardait avec un air vraiment
navré.
-
Marvin,
ta maman se dirige vers nous dèh ! Fit Romaric tout paniqué.
Marvin eut juste le temps de se retourner que
sa mère lui faisait face.
-
Toi
là ! Je ne t’ai pas dis de ne pas sortir ? Tu as recommencé tes bêtises là encore
non ? C’est anniversaire de pédé tu vas faire ? Hein ! Regarde ses amis aussi, tous
pareils… hurla sa mère.
Tous
les regards étaient dirigés vers nous, certains riaient, d’autres
applaudissaient… MARVIN se mit à pleurer. ROMARIC me proposa de quitter les
lieux afin de nous rendre au marché, pour une raison dont moi-même ignore. Je
l’ai suivi, laissant MARVIN, sa mère le trainant par le poignet.
Nos
angoisses avaient triplé en intensité lorsque ROMARIC et moi arrivions à
l’espace Diams, la salle était noire de monde et il y régnait une ambiance de cimetière puisqu’il
n’y avait pas de la musique. Tous me regardaient mais un seul d’entre eux
attirait mon attention. Vêtu d’un costume de couleur bleu qui lui allait à
ravir, il était tout assis seul à une table située dans un coin mal éclairé,
LAMINE avait finalement répondu favorablement à mon invitation ;
visiblement, il n’était pas content. Je me dirigeais vers lui lorsque ROMARIC m’interpella…
-
Héé dieu
! J’ai oublié les poissons dans le coffre du taxi me dit-il.
-
Décidément
hein !
-
Ah
regarde Marvin qui vient d’entrer, il a dû surement se libérer des ‘’griffes’’
de sa mère , annonça Romaric le regard
tourné vers la porte d’entrée.
MARVIN
avait l’air plus détendu, comme si rien de terrible ne lui était arrivé il y a
seulement 30 minutes de cela. Il marchait de façon majestueuse laissant soit un
sourire soit un ‘’bonsoir’’ à gauche, à droite se dirigeant vers Romaric et moi.
-
Héé
j’ai pu m’échapper oh ! On dit quoi ici ? nous demandait-il.
-
Ton
PCO a oublié les poissons dans le taxi
répondis-je.
-
Héé Roma.
Deux
minutes passaient sans qu’aucun d’entre nous ne disent un mot. Soudain, MARVIN
sursauta comme s’il venait à l’instant d’avoir une idée de génie…
-
Coco,
Découragement n’est pas branché, on n’a qu’à aller acheter quatre poulets
braisés. Ou bien ? dit Marvin le regard tourné vers moi.
-
Franchement
tu es surprenant toi ! Ne vois-tu pas qu’il n y a plus rien à
rattraper ? Quelle est cette obsession à vouloir se montrer, paraitre
surtout lorsqu’on n’en a pas les moyens ?
Répondis-je.
-
Ma chérie,
faut laisser pour toi là ! La réalité c’est que nous sommes arrêtés au
milieu des gens ici ; enlever la
honte sur nous là, c’est ce qui importe,
reprit-il.
Je n’en
revenais pas ; je fus gagner à la fois par la colère, la tristesse et la
peine. C’est peut-être à cause de cette peine que j’éprouvais pour lui que je
remis de l’argent à ROMARIC avant de retrouver LAMINE.
Aux côtés
de LAMINE, je n’avais pas le courage de
lui faire le point de la situation même si j’étais conscient qu’il se doutait
de quelque chose. Soudain ; une musique retentie, je reconnu la chanson de
Rhianna ‘’ where have You been ‘’, cela provenait du téléphone
portable de MARVIN qui se déhanchait sur la piste de danse, très vite ses amis limitaient…c’était vraiment ridicule.
Cela a duré toute la soirée durant.
Je
vous épargne des détails du concours de beauté improvisé par ROMARIC et qu’il a dénommé ‘’miss anniversaire’’.
C’est
après la coupure des gâteaux que j’ai décidé de rentrer chez moi mais je
n’avais de quoi payer le taxi, Lamine s’en ai occupé après m’avoir copieusement
sermonné.
Incroyable
n’est-ce pas ?
loooooooooooooooool souvant nous exagerons, " anniversaire la, est ce que c est forcé?" lool
RépondreSupprimer